Crépuscule des dinosaures – Après Hayatou, à quand le tour de Paul Biya, Denis Sassou Nguesso et Teodoro Obiang Nguema ?

Rédigé par Dakarposte le Samedi 18 Mars 2017 à 14:22 modifié le Lundi 20 Mars 2017 09:32

Comme l’espèce des dinosaures et autres brontosaures  n’existe plus, celle des inamovibles présidents est en voie de disparition. C’est surtout sur notre continent, l’Afrique, que l’on compte le plus grand nombre d’élus qui s’éternisent au pouvoir. Présidents de la République, présidents d’associations, Secrétaires généraux de partis politiques et syndicats  une fois élus, ne se décident plus à passer la main, se prenant pour des personnalités indispensables sorties tout droit de la cuisse de Jupiter. «Sans moi, point d’alternative» est le credo de ces messieurs à l’ego surdimensionné qui s’imaginent chefs à vie. Aussi c’est toujours avec un brin d’amertume qu’ils apprennent que c’est leur tour chez le coiffeur lorsqu’arrive l’alternance, s’ils ne tentent pas tout simplement de confisquer la volonté populaire en travestissant les résultats ou en essayant de s’accrocher au pouvoir par tous les moyens possibles.
Aujourd’hui, Issa Hayatou a appris à ses dépens qu’on ne peut diriger éternellement. Après 29 ans à la tête de la Confédération africaine de football, le vieux Camerounais qui n’en a pas encore assez des lambris dorés des palaces et des fauteuils présidentiels dans les loges officielles de grands stades de football a cru bon de briguer à nouveau le poste de président du football continental. Il a été humilié par un illustre inconnu, le candidat malgache que les observateurs donnaient déjà comme perdant face au dinosaure de Yaoundé. Ahmad Ahmad met ainsi fin à près de 30 ans d’un règne sans partage. C’est la preuve que l’alternance a entamé sa marche irréversible sur le continent et que l’ère des messies est terminée. Sauf que les derniers éléments de l’espèce des dinosaures essaient de résister à la bourrasque. Ils ont pour nom Teodoro Obiang Nguema, Paul Biya ou encore Denis Sassou Nguesso.
Le Président de la Guinée Equatoriale, Teodoro Macias Nguema est aujourd’hui le plus ancien chef de l’Etat en poste en Afrique. C’est en 1979 qu’il arrive au pouvoir après avoir renversé son oncle qui l’avait pourtant promu aux plus hautes fonctions civiles et militaires. Aujourd’hui il totalise 38 bonnes années d’un règne sans partage mais c’est sa progéniture qui risque de payer les pots cassés car son fils est actuellement poursuivi en France dans le cadre de l’affaire dite des «biens mal acquis».
Au Cameroun, le président Paul Biya est dans les affaires depuis les années 60. Dès 1962, il est chargé de mission à la présidence de la République dans le gouvernement du président Ahmadou Ahidjo. En 1968, il est nommé ministre secrétaire général à la Présidence, puis, en 1975, Premier ministre d’Ahidjo. Il devient président de la République le 6 novembre 1982 après l’annonce radiodiffusée par le président Ahidjo de sa démission le 4 novembre. Depuis lors, Biya dirige son pays d’une main de fer et remporte toutes les élections, quitte à manipuler les résultats des urnes et à emprisonner son opposition.
Au Congo, Denis Sassou Nguesso est aux affaires depuis le 8 février 1979, date à laquelle il a été nommé président provisoire du Comité central du Parti congolais du travail. Le 3ème Congrès du PCT qui se tient fin mars 1979 l’élit président du parti et, de droit, président de la République. Depuis lors il règne en maître, hormis une période de traversée du désert de 1992 à 1997. Sassou Nguesso qui est père de 22 enfants était aussi le gendre de l’ancien président Gabonais, Omar Bongo à qui il a donné la main de sa fille.
Jusqu’à quand ces dinosaures resteront-ils au pouvoir ? Dieu seul sait. Mais puisque nul ne peut arrêter la mer avec ses bras, leur temps est compté.
Mamadou Ndiaye
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